Courbettes et génuflexions, mes bien considéré(e)s lecteurices !
Il est une idée saugrenue, née dans la tête de « penseurs en-dehors de la boîte », qui énonce : toute personne perçoit un salaire minimum à vie, dès sa majorité et jusqu’à son décès. Un salaire, qui plus est, indépendant de la valeur financière qu’elle produit.
Ça paraît déjà un peu foufou. Le plus insensé néanmoins, c’est que l’idée est défendue par les plus ultra des libéraux, mais également par les plus gauchers des gauchistes. Et inversement, elle est remise en question des deux côtés car proposée par ceux de l’autre bord. Mais défendent-ils la même chose ? La question a-t-elle un sens ? Les robots s’apprêtent-ils à envahir le monde ?
* Un tas de cons…tatations *
Tout d’abord, tels deux automobilistes trop sûrs d’eux s’étant encastrés l’un dans l’autre à ce carrefour à la signalétique confuse, établissons un constat :
4 myions de chômeurs en France dans une société où, depuis trente ans, l’on chercherait, paraît-il, à atteindre le fameux, pardon, le fumeux plein emploi. 3 myions
d’actifs en état de burn-out sous la pression du travail. Des centaines qui se suicident chaque annuité sous la pression sociétale. Il existe bien un
malaise dans le monde du travail.
Quelles sont, entre autres, les solutions préconisées par les gouvernements sous l’égide du Medef pour y remédier ?
Augmenter la durée du temps de travail, qu’elle soit hebdomadaire ou en annuités… pour faire baisser le chômage.
Favoriser l’emploi précaire et à durée déterminée, qui se traduit dans leur bouche par le terme : « flexibilité ».
Macarel ! Vous en avez d’autre comme ça ? Employer les retraités pour diminuer le chômage des jeunes ? Démanteler le code du travail pour protéger les employés ? Ah ? C’est en cours d’étude.
… Mince.
Les deux automobilistes susmentionnés n’étant pas d’accord, établissons un nouveau constat :
62 personnes détiennent plus de la moitié des richesses mondiales. 1% détient plus que les 99 autres (%) ! Et on se demande encore où est l’argent pour financer la retraite ou la sécu ? Mais dans des poches aux dimensions aussi cyclopéennes qu’un trou noir, voyons !
Allez ! Encore un, car nous ne sommes pas avares de papier :
Déjà amplement discutée par ailleurs, car c’est une problématique très à la mode : la mécanisation des tâches et l’apparition d’intelligences artificielles performantes condamnent les travaux répétitifs à l’oubli et leurs employés, au chômage, tels les canassons à l’invention de la carriole motorisée.
Et on ne parle pas seulement de visser des écrous Les-temps-modernes’style ou de planter des choux à-la-mode-de-chez-nous’style. Nombre de professions dites cognitives seront concernées, de la chirurgie à la composition musicale. Eh oui, même les arts et lettres ne seront point épargnés. Pauvre de moi. J’ai lu ici et là qu’il ne faut point dramatiser : cela créera également de l’emploi. Ça m’étonnerait cependant que la balance création/remplacement soit positive, et ce seront de toute façon des emplois qualifiés de type ingénieur et technicien.
Attardons-nous sur deep-dream, le programme de Gougueul, qui fournit à la demande des œuvres réalisées par l’application d’un algorithme sur une simple photo, ou sur la production de peintures « dans le style de » [Chagall-Monnet-Van Gogh-Picasso ; rayez les mentions que vous n’aimez pas]. La question de qualifier ces productions d’art peut faire débat, il n’en reste pas moins que ces procédés existent et mettent en exergue leur potentielle utilisation dans le domaine artistique.
Quand la sélection des bouquins à éditer se fera par un algorithme décidant, selon des milliers de facteurs aussi pertinents que le nombre de participes, la longueur des phrases, la difficulté du vocable ou que-sais-je- encore, si un manuscrit est digne d’être publié, je pourrai remiser mes espoirs et mes rêves au placard. Qui plus est, si ledit manuscrit a également été rédigé par un robot suivant le même algorithme.
Je ne m’étalerai pas ici sur ce sujet, car j’y reviendrai sans nul doute dans une prochaine chronique.
Le dieu Marché-du-travail et ses apôtres, les économistes de plateaux télé, font miroiter la fin de la crise et le plein-emploi. La sainte-parole économique est impossible à remettre en question car elle est présentée comme une science au même titre que les mathématiques. Le marché s’autorégule pour le bonheur de tous, et la bonne morale des patrons du CAC40, ces honnêtes gens, fera le reste.
…
Fumisterie que tout ça ! Moi, l’hérétique, je le crie haut et fort ou plutôt, je l’écris noir et gras.
La conclusion, c’est que le plein emploi, ce n’est pas pour demain. Et si nous sommes condamnés, pour une bonne partie, à ne pas pouvoir exercer d’emploi tel qu’il est défini actuellement, il est nécessaire de penser les solutions. L’une de celles envisagées est le revenu pour tous.
* Kesskeucékoidon le salaire universel, alors ? *
L’idée principale est de fournir à chaque être humain, membre de la société, un salaire de sa majorité à sa mort. Un salaire supérieur au seuil de pauvreté pouvant être complété par les émoluments liés à l’exercice d’un emploi.
À noter que 8,5 myions d’entre nous en France vivent en-dessous de ce seuil (soit 14% en 2013). Et ne me parlez pas de l’Allemagne modèle : ok, « seulement » 5% de chômage, mais 12,5 myions d’individus vivant en-dessous de ce fameux seuil (15,5% de la population en 2013). Y a comme une fêlure dans ce si séduisant cristal.
L’idée ne date pas d’hier, mais plutôt que de nous engager sur les rutilants sentiers de l’Histoire, penchons-nous dès à présent sur ses définitions modernes.
« Quelle sont les différences entre les projets des libéraux et des gauchers, Monsieur l’ichor ? » interviendrez-vous ainsi pour couper court à mon interminable introduction.
C’est simple ! Déjà les gauchers voudraient des ciseaux qui soient ambidextres et que l’on écrive de droite à gauche, alors que les libéraux… Je m’égare. Là n’est pas la question. Ni, d’ailleurs, la réponse.
Au cours de cette sémillante explication je ferai la distinction entre salaire et revenu universel. Le salaire, c’est l’idée de gauche, bien qu’il en existe plusieurs versions, le revenu c’est l’idée de merde, pardon, des libéraux. J’y ferai également la distinction entre « emploi », strictement salarié, et « travail », occupation participant à la société.
Outre le montant de cette somme, les principales différences résident dans l’application et, surtout, dans le projet qui s’en dégage.
Le revenu de base, ou « roue de secours du capitalisme » comme le définissent ses opposants, s’inscrit dans notre modèle économique. Son montant est défini à env. 600-800 €, 1000 pour les plus généreux d’entre ces bons samaritains.
L’argument principal étant la simplification du système d’aides actuel, il est vrai, passablement lourdingue, par son remplacement pur et simple. La principale conséquence pour l’entrepreneur libéral en serait donc la baisse des charges patronales. La seconde serait une flexibilité des employés plus importante, (à mettre en correspondance avec une casse du code du travail) : aucun remords à bazarder un salarié sans véritable motif si l’on peut s’appuyer sur le fait qu’il ne crèvera pas la dalle au tournant du mois prochain.
Je ne pense pas trop m’avancer en supposant que la suite du programme préconise une baisse des minima salariaux, une dérégularisation complète du temps de travail hebdomadaire, une suppression – ou à tout le moins, une diminution – de tout un tas d’autres aides comme, au hasard, la sécurité sociale (ce gouffre !) et les indemnités de chômage. Plus tard encore, vous pouvez diminuer la qualité de l’éducation en la réduisant au strict minimum. Nul besoin d’une population éduquée, vu qu’elle n’aura d’autre fonction à remplir que celle de consommer.
Le salaire universel se définit par une rémunération strictement indépendante du salaire, souvent évaluée par rapport à notre niveau de vie actuel entre 1000 et 1500 € par personne. Mais, là encore, il s’accompagne d’un projet de société : entre autres, une valorisation du travail réalisé, quel qu’il soit ; une amélioration des conditions dans lesquelles il est exercé ; et à terme, soyons fous, la nationalisation des grandes entreprises et leur gestion par les salariés en tant que copropriétaires de leur outil de travail. Ou, plus précisément, soyons complètement tarés, la disparition de la propriété lucrative que ce soit le logement, les usines, etc.
Oui, disons le franchement, une utopie [1]. Vous l’aurez sans doute compris, c’est cette vision farfelue que je défends et approfondis par la suite.
* La mise en place *
La question vous titille l’hypophyse, j’en suis certain :
« T’es bien marrant avec tes trucs fantasmabuliques, là, mais comment tu le finances ce projet ? »
Aaah, en voilà une bonne question.
Je vous préviens d’emblée, l’analyse est simple, voire simpliste. Mais de mon point de vue, elle a du sens, à savoir : t’inquiète, l’argent, il est là.
Je reprends ici les idées et chiffres développées par Bernard Friot, grand défenseur de ce salaire universel. Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce qu’il avance, mais ça n’en reste pas moins une réflexion intéressante.
2 000 myiards d’euros de PIB [2] en France à quelques dizaines de myiards de poussières près. Un chiffre tellement titanesque qu’il évolue au-dessus du rêve et du concret. Sur ces 2000 myiards, environ 40% sont prélevés par les entrepreneurs, parfois pour le réinvestissement, surtout pour reverser les dividendes aux actionnaires. 40% servent à payer les salaires des esclaves [3], 20% les cotisations sociales. Oui, la part des « parasites » de la société, ces salôs !
La plus grande esbroufe du grand capital, c’est bien de faire croire que ce sont ces « dépendants » aux aides sociales qui sont les parasites. En effet, imaginons la répartition autrement : en éliminant, par exemple et au hasard, les entrepreneurs. Tout d’un coup on récupère une somme de l’ordre de 700 milliards, que je n’appellerais pas « une bagatelle », Mince… au revoir le trou de la sécu et les retraites déficitaires ! Bonjour Salaire universel ! La démonstration est certes simpliste, elle possède le don d’être parlante.
Les entrepreneurs sont-ils vraiment si nécessaires au fonctionnement de la société et à sa productivité ?
Les entrepreneurs ne créent pas la richesse, ils la captent. La richesse est crée par les travailleurs. Bien entendu, ce sont ces entrepreneurs qui ont investi à la base. Ce qui leur donne, de leur point de vue, le droit d’en prélever tous les intérêts ad infinitum, car l’évangile, enfin la loi du marché, l’affirme.
Quand on dit « la famille Dassault fait vivre dix mille personnes », n’oublions jamais que ce sont plutôt dix mille personnes qui font vivre la famille Dassault.
Imaginons maintenant que lesdits travailleurs soient copropriétaires de leur outil de travail : leur usine et les machines qui la peuplent. On peut estimer qu’ils génèreront la même somme d’argent au final. L’inverse n’aurait aucun sens. Si l’on élimine la part des parasites (mais non, pas les aides, les dividendes voyons !), il reste largement de quoi financer tout ce que l’on nous dit impossible : retraites, santé, éducation, énergie... et base de salaire à vie pour toutes et tous. Cékueffedé.
Éliminez le patronat et surtout les actionnaires, instaurez des commissions de répartition et de gestion citoyennes. Et roulez vieillesse !
Et je ne dis pas là : « Abattez tous les patrons ! ». Ce serait également un non-sens. La plupart des petits entrepreneurs sont également des travailleurs au sein de leur entreprise. Cela dit, j’ai dans l’idée que l’on se dirige à toute blinde vers la formation de conglomérats d’entreprises de plus en plus énormes et détenant de plus en plus de pouvoirs. Les zaibatsu du genre Danone, Alphabet, Amazon et tutti quanti, ces multinationales aux centaines de milliers d’employés aussi anonymes qu’interchangeables. Le genre d’entreprises où l’on ne discute et prévoit qu’en chiffres, en statistiques et en résultats, pas en individus, en sensibilités ou en humains. Ces décideurs qui possèdent les medias et l’oreille des politiciens.
* Et t’as pas un peu peur de créer une société de fainéants ? On les connaît les parasites, hein. *
Vous croyez vraiment que les membres des familles Dassault, Arnault, Mittal et consorts triment sept heures par jour, cinq jours par semaine, pour engranger leur « salaire » ?
Nan, ils s’appuient sur leurs milliers d’employés pour cela.
Est-ce pour autant qu’ils sombrent dans l’oisiveté et la lignification ? À la rigueur ils se vautrent dans la décadence, mais non, « gros porc de rentier » n’est point systématiquement synonyme de « putain de faignasse ».
D’autant que le « travail » relève surtout d’une question de point de vue. Est-ce qu’élever une tripotée de chiards, prochains rouages du monde de l’emploi, c’est un boulot ? Est-ce que laver la vaisselle en est un ? Bah, oui si vous êtes plongeur de restaurant, pas si vous le faites chez vous. Est-ce qu’être bénévole aux restos du cœur est un travail ? Est-ce que la rédaction de cette chronique en est un ? Hahaha… vous avez failli m’avoir.
Donne un salaire à Billy-bob qui n’a pas d’emploi = Billy-Bob passe son temps à jouer à Call of Duty en lézardant sur son canap’ comme un fieffé bon à rien.
… Moué, s’il a pas quatre kilos de marijuana à disposition, il restera pas longtemps dans son canap’, Billy-bob.
Il est ridicule de penser que l’argent incite à la paresse. Les gens ont un besoin viscéral de s’occuper, de produire, d’être actifs. Ils ont la volonté de se sentir utile.
Mais surtout, donner le salaire universel à Billy-Bob, c’est changer son rapport de force face à l’employeur. Quand on peut se le permettre, il devient beaucoup plus facile de refuser un emploi dévalorisant, épuisant ou stressant et qui paye peanuts. Changer le rapport de force entre employeur et employé, c’est valoriser les conditions de travail et le salaire perçu pour un taf pénible mais nécessaire. En allant même plus loin dans cette logique, on se retrouve avec une formule sympathique qui énonce : employeur = employé.
Dans le contexte actuel, l’employé est prêt à tous les sacrifices pour l’inestimable privilège de perdre sa vie à la gagner. Ce n’est même pas qu’il est prêt, c’est qu’il y est obligé par le conditionnement et la pression sociétale, parce qu’on entretient sa peur de la précarité et du chômage.
Comme ceux de l’usine Mercedes de Hambach qui, l’année dernière, ont accepté lors d’une « consultation » une augmentation du temps de travail à 39h, payées seulement 37, avec la pernicieuse promesse que l’entreprise, dans sa grande générosité sans équivalents, ne licencierait pas. Jusqu’en 2020. Sans doute reparlera-t-on alors d’une nouvelle négociation visant à maintenir ces fameux emplois, mais cette fois-ci, pour un peu moins d’argent et encore un peu plus de temps. Tout cela d’ailleurs, alors que de l’aveu même de la direction – qui se félicite de la sage décision de ses employés –, l’entreprise se porte comme un charme, ces mesures ne s’imposant qu’en vertu de la sacro-sainte compétitivité.
Bien sûr, l’installation d’un salaire universel doit s’accompagner d’un changement radical de la société, de la citoyenneté, des rapports de pouvoir, de l’éducation qui se devrait de former des adultes indépendants, responsables et critiques, non des petits écrous aseptisés du marché du travail.
J’ai remisé mon panneau rouge sur fond noir affichant avec fierté « à bas le capital ». On le ressortira dans quelques éons, quand l’être humain sera passé à son prochain stade d’évolution. En attendant, faisons avec les cartes que l’on nous a distribuées. L’argent est une pleine partie de la société au niveau mondial : on ne s’en départira pas d’un claquement de doigt ou de deux coups de canon.
Là encore, toutefois, un glissement de perspective serait utile : ne plus voir l’argent comme un but, mais comme un moyen. Un moyen d’estimer les valeurs des choses, de les comparer entre elles, et de les échanger, pas un objectif à poursuivre avec avidité [4].
* Ok. Et alors ? C’est quoi ta conclusion ? Fumisterie ou bien ? *
Eh oui, je fais partie de ces hérétiques de la religion capitaliste. J’insiste sur le terme de religion. Au même titre que toutes les sectes officielles ou non, que la monarchie, ou même la république, le système capitaliste survit car il entretient suffisamment de croyants. Ouvrez les yeux aux idolâtres [5], et le bidule s’effondre de lui même comme un château de cartes en plein tsunami.
On a beau nous tanner avec le contraire, ce sont bien les idées de gauche qui ont permis de passer du travail des enfants dans les mines aux trente-cinq heures hebdomadaires, du servage aux congés payés, du décès à 45 balais à la sécurité sociale pour tous. Toutes ces mesures synonymes de progrès social qui nous paraissent désormais acquises.
Alors permettons aux idées émancipatrices d’exister, de faire franchir à l’humanité les prochains caps nécessaires à son évolution.
Ainsi, avec en point de mire des utopies diamétralement opposées, se dégagent deux axes à partir de ce même postulat : un revenu (ou salaire) pour chacun indépendant de son emploi (ou travail).
La première est un monde dans lequel une immense masse de la population est réduite à l’état de simples consommateurs de biens. L’emploi y sera sans doute hautement valorisé, mais très difficile d’accès, car réservé à des spécialistes. Le reste, grâce aux miettes reversées avec tant de générosité, pourra se goinfrer de bouffe agro-chimique, de télé-virtuelle et de réalité augmentée. En bref, nous disposerons d’une illusoire liberté : celle de choisir quoi consommer. Des éons de temps de cerveaux disponible ! Du pain et des jeux pour nous satisfaire ! Du pain et des jeux pour nous faire taire.
La seconde permet, par une émancipation de la « valeur travail », d’obtenir des gens responsables de leur vie, de leur occupation, des gens critiques et délivrés des chaînes invisibles qui maintiennent leur joug. Des personnes libres.
Libres d’exister comme ils l’entendent, libres de disposer de leur corps et de participer à la société à leur façon. Tout cela selon l’individualité de chacun, ses particularités, ses handicaps et ses forces. Pas sous la forme de matricule interchangeable avec son voisin.
Oh oui, à la lecture de mes conclusions, vous me penserez sans doute bien naïf, voire un peu concon ou complètement irresponsable. Et sans doute n’auriez-vous pas si tort. Soyez certains, toutefois, que j’ai l’intime conviction que je ne contemplerai pas la seconde avant mon inévitable décès. La première, en revanche, j’ai bien peur qu’on y fonce au pas de charge et clairon aux lèvres. Et vous m’en voyez bien tristes.
Mais séchez donc ces larmes que je vois poindre aux coins de vos yeux humides, car si les humains trépassent, les idées, elles, perdurent.
En attendant leur avènement,
À la revoyure !
L’ichor
Chronique à retrouver sur le blog d'Unfamous Resistenza !
Illustration par A4 : http://putevie.over-blog.com/
[1] Sournoise auto-pub : Cf. l’inénarrable autant que vaguement divertissant NLK ! 19 – De l’utopie.
[2] Le PIB est la somme totale produite chaque année par les laborieux. 2 000 000 000 000… je ne sais ce qu’il en est pour vous, mais moi, je peine à compter tant de zéros. Le féru de mathématiques aura néanmoins compris que si l’on divise par 67 000 000 (population française aux dernières nouvelles), on obtient 29 850 € produits pour chaque individu, actif ou non. À 1000-1500 € reversés par mois par personne, il reste encore du blé. T’inquiète.
[3] Le saviez-tu ? Le principal argument qui a gagné la bataille abolitionniste n’est pas le celui énonçant qu’il fallait considérer les esclaves comme des humains – une vaste blague à l’époque –, mais bien qu’il était plus rentable de payer un salarié pour son seul temps de travail, que d’entretenir ledit esclave de sa naissance à sa mort. Tristes furent les opulents entrepreneurs quand on leur signifia plus tard qu’il faudrait aussi payer leur retraite aux nouveaux forçats. Mais il semblerait que ce n’était pas aussi désastreux qu’ils auraient voulu le faire croire vu le taux d’enrichissement ambiant.
[4] Sournoise auto-pub : Cf. l’inénarrable autant que vaguement divertissant NLK ! 11 – Du temps et de l’argent.
[5] Euh… « Ouvrir les yeux » au sens figuré, bien entendu.
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gouagoua (jeudi, 31 mars 2016 16:22)
Un bon billet Igor! Plein d'engagement qui plus est. Je valide le revenu universel mais il est claire que l'attente sera de mise :-)
Arnaud (jeudi, 31 mars 2016 16:48)
Hey Gouagoua,
effectivement, sans doutes plus incisive et engagée que les précédentes. Faut croire que j'ai des trucs bien lourds qui pèsent sur le cœur. D'ailleurs, la prochaine ne devrait guère être plus joviale: elle abordera le pouvoir des mots. ;)
Merci pour le commentaire et la lecture !
et, psssst, c'est "L'ichor" pas Igor ^^
Cyrose (vendredi, 08 avril 2016 08:53)
Yo L'Ichor ! Très bonne chronique !!
Je n'ai pas encore eu le temps de tout lire mais quand tu parles du remplacement de l'employé par la machine, tu aurais aussi pu citer la domaine du bâtiment ! On voit déjà que des maisons sont construites en imprimantes 3D (notamment en Chine je crois).
Même ce type d'emploi qui me semblait protégé ne l'ai plus (ou ne le sera plus..) donc oui, je vais complétement dans ton sens !!! Et en plus, ils font 10 maisons en 24h, comment faire mieux ???
"Une société chinoise construit 10 maisons en 24 heures grâce à une imprimante 3D".
A plouch
L'Ichor (vendredi, 08 avril 2016 09:25)
Hey Cyrose,
Sur de la construction de bâtisses à la chaîne, clairement, les robots auront leur place. Sans doute moins en ce qui concerne les travaux spécialisés (Plomberie, électricité, tout ça), ou faudra qu'ils soient sacrément adaptatifs.
De toute façon, j'ai une trilogie de NLK! en préparation (depuis un moment, maintenant) sur "Le monde de dans 50 ans" qui abordera pêlemêle les robots violeurs de chiens, la religion transhumaniste et la technologie en général ^^. Je me réserve donc pour celles-ci. déjà que là, c'est bien plus long que d'habitude (d'où les sous-parties), je ne pouvais guère en rajouter une couche sur le robot-qui-va-venir-voler-notre-pain, mais qu'on ne pourra décemment pas reconduire à la frontière ou déchoir de sa nationalité. :D
En tout cas, merci pour la lecture et le comment'!