- De l'origine du mot "chronique" -
L’origine du mot ‘chronique’ remonte à la nuit des temps. On estime son apparition à longtemps avant que Djizus crie. En tout cas, je n’étais point né et, mis à part le fidèle immortel qui suit mes publications, j’imagine que vous non plus. Issu du grec ‘chro’, qui voulait dire bière (à prononcer ‘kro’ ; les hellènes étaient des grands relous et se la pétaient grave avec leurs ‘ch’ qui se prononcent ‘k’) et de ‘niquos’, qui signifiait, comme chacun le sait, « faire l’amour passionnément ».
Au sens littéral, et vous l’aurez déjà déduit, cela peut se traduire par « ramoner la bouteille par le culot ». Une charmante autant que douloureuse expression donc, couramment utilisée par nos biens chers ancêtres en toute sorte de circonstances.
Au moyen âge, le terme ‘chronique’ ne se voyait usité que dans les rares occasions où l’on souhaitait évoquer une maladie déjà bien diffusée dans les abbayes productrices de l’artisanal breuvage : le dégueulis de mâtines. On parlait alors d’alcoolisme chronique.
Pour ceux qui l’ignorent, les mâtines, c’est l’office de la nuit (dans la religion cathodique). Du genre, un peu avant l’aube. Et c’est bien pour ça que Broda Jacques, il ne veut pas les sonner dans la chansonnette. Pas stupide, le Jacquot : à cette heure là, il préfère ronquer ou picoler.
Une expression toute en finesse qui a su traverser les méandres spatio-temporels pour nous arriver fraiche et pimpante comme un dimanche matin après une nuit blanche passée dans un champ à écraser des insectes sauvages et des brins d’herbes récalcitrants, sous fond de musique rythmique acérée et spikédélique.
Le mot « niquos », devenu ‘nique’, repris dans la téci courant des haties (les années 80, celles que l’on peut détester pour les affligeant goûts vestimentaire et capillaire qui y ont vu le jour), réutilisé par un fameux groupe de rap français de la décennie suivante, a totalement changé de sens. Dans le langage moderne, il prend pour définition ‘gentil’ ou ‘gentille’. Son usage le plus courant est, bien sûr, dans l’expression ‘nique ta mère’, qui signifie ‘gentille, ta maman’.
Ainsi, l’anagramme « nique la kro ! », le titre de cette chronique dont l’antonyme n’est autre qu’achronique, s'interprète alors comme ‘gentille, la bière’. Cette phrase, on peut parfois se surprendre à la susurrer d'une voix chevrotante à l’oreille de la huitième bouteille que l’on est en train de siroter, tout en la couvant d’un œil lubrique.
Sur ces belles paroles, pleines de sens et historiquement sans failles, je vous clame :
À la revoyure !
Arno.
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